Nouvelle école, nouveau bilan

Jules a depuis septembre intégré une nouvelle école, une nouvelle classe : une Ulis Ecole (ancienne CLIS).

Le parcours dit standard ne lui convenait plus et il devenait important pour lui d'être pris en charge par un enseignant spécialisé.

Cette classe regroupe seulement 12 enfants mais ayant tous des troubles du comportement ou un handicap type malvoyant ou malentendant. Ils sont encadrés par une enseignante formée et une AVS.


Depuis qu'il a intégré cette école, nous avons tout de suite vu la différence. Curieusement, il travaille beaucoup plus. Tous les soirs, nous avons des devoirs aussi spécifiques que différents : calcul, vocabulaire, grammaire, lecture, écriture, géométrie, ...  Je dois dire que ça nous change, mais c'est surtout Jules qui voit la différence. Il nous demande souvent de retourner dans son ancienne classe, car lui même le dit : "Je travaillais moins !!"


Ajoutez à ça que l'école est plus grande, beaucoup plus grande que celle de notre village. Ici, les camarades ne le connaissent pas. Il n'est plus protégé comme il pouvait l'être. Il doit se débrouiller et il n'a pas l'habitude.
Il a donc vécu des moments difficiles. Il ne supportait pas que les autres enfants le taquinent sur son prénom. Nous sommes intervenus car tout ceci prenait beaucoup trop d'importance. Tous les soirs nous avions le droit au : "Machin m'a encore embêté" "Je préférais mon autre école". Il était touché en plein coeur.

La fatigue a également fait son apparition. Il se lève une heure plus tôt le matin et supporte 1h de taxi supplémentaire par jour. Pas facile pour un petit d'à peine 9 ans.

Alors lorsque je suis arrivée à la première réunion d'ESS de l'année, j'appréhendais un peu. Ce choix était il le bon ? Comment Jules vivait tout ça ?
Pour nous, les devoirs se passaient mieux. Plus de guerre, et surtout plus aucune réticence de sa part. Ses cahiers étaient souvent remplis de très bien, ou de bon travail ... de quoi nous faire plaisir et nous rassurer.

Pourtant, je m'inquiétais et je m'inquiète encore.

Jules a tout de suite su s'intégrer. Il a même très rapidement intégrer la classe de CE1 en inclusion. Il y va 2h par semaine pour étudier la musique et la découverte du monde.
Les institutrices le trouvent intéressant, cultivé (là t'es fier lorsque l'on te dit ça). Il participe en classe, à de bonnes réflexions. Il serait limite un enfant modèle si on les écoutait.

Mais hélas il reste un point noir, très noir sur ce tableau presque idyllique.... la lecture.

Jules a toutes les connaissances qu'il faut pour lire. Il connait ses sons, peut en assembler jusqu'à trois. Mais il lui manque une chose importante : l'envie, la motivation, le déclic. Il semblerait qu'il reste un blocage, surement du à toutes ses années de souffrance à vouloir le contraindre à apprendre comme les autres.

Résultat, aucune méthode de l'orthophoniste ou de la maîtresse ne l'aide à franchir le cap. Elles s'inquiètent du coup de voir cet enfant de presque 9 ans, en si grande difficulté.

Je dois dire que toute cette histoire me bouleverse. Si ces professionnels sont démunis, imaginez ce qu'il se passe dans ma tête !!  Personne n'a de solutions pour Jules qui pourtant peut faire preuve de logique, d'ouverture d'esprit et de vivacité d'esprit. Tant qu'il manipule ou parle, il avance. Il a encore progressé dans de nombreux domaines mais PAS dans la lecture.

Heureusement, ceux qui l'entourent ne baissent pas les bras et prennent tous ces aspects positifs comme un véritable espoir. Mais je sens que la situation va devenir compliquée s'il ne réagit pas.

Notre nouvel action maintenant est donc de lui apprendre l'effort. L'effort d'aller toujours plus loin, de se battre, voir de souffrir un peu pour se dépasser.
Ecrire la phrase que la maîtresse a demandé et la recommencer une deuxième fois, même si cela lui demande beaucoup, pour qu'au final, il progresse !!

Il faudrait que je travaille plus la lecture avec lui aussi mais j'avoue que je ne veux pas qu'il se bloque de nouveau. J'essaie de le motiver, de lui faire reprendre confiance. Mais je le violente aussi en ayant un discours assez ferme : "tu veux faire ça plus tard, et bien il faut que tu apprennes à lire ! tu en es capable !"

Je regrette d'avoir repris le travail, juste pour pouvoir être plus présente et surtout plus patiente avec lui. Mais hélas, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. La famille va une nouvelle fois devoir s'adapter. Notre rythme est encore fragile depuis septembre mais je ne désespère que tout cela s'arrange. En attendant, on gère comme on peut.


2 commentaires

  1. oui c sur mais bon est ce qu'il li des livres autres !
    car tu pourrai le faire lire sur des sujets qui peut l'interesser pour qu'il puisse aimer lire !
    enfin je dis ca mais peut etre que tu as deja essayer !
    en tout cas courage ! des bisouss

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    1. En effet déjà essayé :( il voit tout de suite où l'on veut en venir :(

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